Partager, transmettre, accompagner
Il y a trois ans maintenant, un directeur d’Ecole Supérieure de Commerce me confiait un cours de développement personnel pour les étudiants de 1ère année.
Moi, la femme de marketing, qu’allais-je pouvoir leur apporter ? Pour asseoir ma légitimité (et certainement aussi pour me rassurer), j’ai pris l’initiative de leur parler de ma vie lors de la première séance. Je leur expliquais que plusieurs fois dans ma vie, j’avais dû m’interroger sur qui j’étais pour décider du chemin à suivre. Et que lorsque je n’avais pas voulu prendre en compte qui j’étais, je m’étais fourvoyée. A chaque fois, les étudiants sont plutôt admiratifs, et cela ouvre leur confiance. Nombre d’entre eux me disent ensuite qu’ils ont osé s’ouvrir à moi car je m’étais ouverte à eux en premier. Mais chaque année, je suis un peu frustrée de ne pas parvenir à leur transmettre cette “gnaque”, cette énergie vitale !
Hier, en lisant ce cadeau que je me suis fait, “Oser la jeunesse”, de Vincent Cespedes, je trouvais la formulation exacte de ce que j’essaie d’expliquer aux plus de 1000 étudiants que j’ai croisés : ” Il faut une grande pratique des risques pour devenir courageux de longue haleine. Etre tombé de nombreuses fois, s’être relevé, avoir survécu. Fléchir et rebondir; trépasser et se surpasser (….) la vie n’est pas de l’ordre de la vocation facile, du formulaire à remplir : elle est notre ambition la plus démesurée, notre chantier sans fin, notre oeuvre en construction.”
Et quand je parle de cadeau, c’est réellement cela, cet essai. Car j’y ai aussi trouvé l’écriture parfaite de ce que je ressens, de ce qui m’anime, de la raison pour laquelle, parmi toutes mes autres activités, j’aime autant animer ce cours : ” Mais à cinquante ans, on peut initier des jeunes de vingt-cinq, les guider, les conseiller, les applaudir à chaque étape pour qu’ils transforment leur inexpérience en énergie créatrice. Les écouter et les tranquilliser, surtout. Les aider à se comprendre eux-mêmes, à découvrir ce pour quoi ils sont faits“.
Dans trois semaines, je vais à nouveau aider 400 étudiants à se comprendre eux-mêmes, à découvrir ce pour quoi ils sont faits. Et j’en suis heureuse, très heureuse.